Le Livre des pogroms - Antichambre d'un génocide, Ukraine, Russie, Biélorussie, 1917-1922 by Miliakova Lidia

Le Livre des pogroms - Antichambre d'un génocide, Ukraine, Russie, Biélorussie, 1917-1922 by Miliakova Lidia

Auteur:Miliakova, Lidia [Miliakova, Lidia]
La langue: fra
Format: epub
Tags: det_, histoire, Récit - Témoignage, Génocide, Ukraine
ISBN: 9782702141519
Éditeur: Calmann-Lévy
Publié: 2010-11-10T00:00:00+00:00


74. Rapport de la commission d’enquête sur le pogrom effectué par les militaires du régiment 391 de Tarachtcha de l’Armée rouge à Korsoun, district de Kanev, province de Kiev, les 11-18 mai 1920196

[Le 24 mai 1920]

Le 24 mai 1920, dans la ville de Korsoun, conformément aux ordres du département politique de la 44e division, nous, Commission d’enquête composée : 1) du camarade Lenman, instructeur de propagande de la section militaire du département politique de la 44e division ; 2) du camarade Oleïnikov, dirigeant de la section paysanne ; 3) de la camarade Lanina, représentante du département spécial de la 44e division, avons commencé à enquêter sur les exactions qui se sont déroulées dans la ville de Korsoun durant le pogrom des 11-19 mai 1920.

La totalité de la population juive de Korsoun, c’est-à-dire 500 familles, ainsi que 20 familles russes, a été victime du pogrom.

Les 23 et 24 mai, la Commission d’enquête a enregistré 184 déclarations et requêtes de victimes, 20 requêtes de blessés, dont 3 sont décédés depuis des suites de leurs blessures, ainsi que des plaintes pour viol.

À partir des témoignages qu’elle a rassemblés, la Commission d’enquête a réussi à reconstituer le déroulement du pogrom. Le pillage de la population civile juive et russe commença dans la bourgade le 11 mai et continua jusqu’au moment du départ de l’Armée des Volontaires et de l’arrivée des troupes polonaises, c’est-à-dire jusqu’au 12 mai à midi. Les Polonais ne restèrent dans la ville que jusqu’au 14 mai, mais dans l’intervalle, ils rouèrent de coups la milice locale et blessèrent même deux de ses membres. Le vendredi 14, après le départ des Polonais, quelques soldats de l’Armée rouge entrèrent dans la ville du côté de la rivière Ros. Ils se mirent à piller. La milice locale arrêta deux soldats et les escorta jusqu’au quartier général du régiment de Tarachtcha197. Sur le chemin cependant, les soldats de l’Armée rouge furent libérés par leurs camarades qui frappèrent violemment les miliciens. Pendant les cinq jours suivants, les pillages et les voies de fait prirent un caractère massif ; ils furent perpétrés par les soldats du régiment de Tarachtcha et par les bandits locaux qui apparaissaient par groupes de cinq, six, voire dix personnes, venant de l’autre partie de la ville de Korsoun, située sur l’autre rive. Ils faisaient irruption dans des maisons en criant : « Youpin communiste, où as-tu caché tes armes ? Donne-moi ton argent ! » Ils prenaient absolument tout et détruisaient ce qu’ils ne pouvaient pas emporter. Ils allaient dans les greniers et les caves, et souvent creusaient la terre à la recherche des cachettes.

Voici les cas les plus marquants :

1. des soldats de l’Armée rouge arrêtèrent six Juifs de 54 à 75 ans, les rouèrent de coups, les obligèrent à s’enfoncer dans la rivière Ros et ne les en laissèrent sortir qu’après qu’un des Juifs leur eut payé 3 000 roubles de rançon. Un homme fut grièvement blessé à la tête, les autres réussirent à s’évader ;

2. Dlougatch G., un garçon de 17 ans, reçut plusieurs coups de sabre et mourut trois jours plus tard à l’hôpital ;

3.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.